Les Passions de Bach...et des autres

Allez, un "topic" de circonstance.. . On va attaquer la semaine dite sainte; alors les "classiques" parlez-nous un peu du père Bach (+ quelques autres...?) et des Passions. Vos versions préférées, comment et pourquoi. Amen

Ah ! cher Oudread, si tu nous prends par les sentiments...

La Passion St Jean, pour commencer.

Moi, l'admirable aria de l'alto "Es ist vollbracht !"... ça me bouleverse carrément, aux larmes ! et chaque fois...
Et que dire du choeur final ?...
et de l'oeuvre toute entière, sublime de recueillement, d'intériorité, de profondeur ?...

Je n'ai pas beaucoup de références à citer, j'ai la version de Frans Brüggen avec James Bowman que je trouve déchirant d'émotion. Mais j'accepterais volontiers qu'on m'en propose d'autres.
Toi même, , quelle est ta version préférée ?

Eh ben justement...La Saint-Jean est ma préférée. Je lai découverte au début des années 60 (version Karl Richter)...qu'on trouve "lourdingue" aujourd'hui (avec plus ou moins de raison); mais quelle ferveur...! Quel évangéliste ! (Ernst Haefliger). Depuis, la "révolution baroque" a fait son oeuvre; et bien des versions nous ont été proposées.avec chacune leurs points forts et leurs ( relatives) faiblesses.J'ai, pour ma part , une sensible préférence pour la version Herreweghe 88 . Oui, chère Véga , l'air "Es ist vollbracht" est bien l'un des plus bouleversants des Passions. Et je crois bien avoir une réelle préférence pour une voix d'alto féminine (en dépit des irréprochables Bowman ou autre Scholl). Dans cette version Herreweghe, ce doit être une chanteuse du nom de Catherine Patriasz (je crois...pas sûr de l'orthog.), que je n'ai jamais entendue par ailleurs, et que je trouve magnifique ici. Une version (parmi d'autres) qui m'a déçu : celle de Gardiner (malgré l'excellent Monteverdi Choir et de bons solistes) : on a comme la désagréable impression d'un homme pressé, qui a hâte d'en finir avec ce "procès" (Pilate à la baguette...?! ). Les chorals manquent d'une vraie "respiration", et c'est, à mes oreilles, quelque chose de rédhibitoire.

J'essaierai d'écouter cette version Herreweghe.
Moi aussi , j'aime énormément la Saint Jean, mais je ne saurais dire si je la préfère. Les deux sont vraiment différentes l'une de l'autre et la mort du Christ dans la St Matthieu me chavire totalement.
Et que penser des reconstitutions de la Passion selon Saint Marc, comme celle de Ton Koopman par exemple ? que penser du principe même de "reconstitution" puisque presque tout a été perdu, en particulier les récitatifs, et que penser du résultat ? Je n'ai pas eu l'occasion de l'écouter et je n'aime pas trop en général ces oeuvres "supposées"... ces Mozart qui ne sont pas du Mozart !...
Mais bon !... qu'en pensez-vous ?

Ah...pour ce qui est des "reconstitutions"...j'avoue être très réticent à la chose. Au point que je suis sans curiosité aucune; complétement "fermé" ! Je n'écouterai pas une hypothétique Saint-Marc , ou une prétendue 10ème symph. de Schubert ou de Mahler ou ce "dernier" requiem de Mozart proposé par Malgoire. Ou alors..il me faudrait de sérieuses garanties...Et pourtant, j'écoute bien, par exemple, les opéras de Moussorgski dans les révisions Rimsky-Korsakov...bien que la démarche ici ne soit pas tout à fait comparable: Rimsky ne part pas de rien. M'enfin...Je suis un sceptique

Oudread a écrit:

Et pourtant, j'écoute bien, par exemple, les opéras de Moussorgski dans les révisions Rimsky-Korsakov...bien que la démarche ici ne soit pas tout à fait comparable: Rimsky ne part pas de rien. M'enfin...Je suis un sceptique

Je suis d'accord avec toi, et une révision n'est pas une reconstitution.
Mais en dehors des deux de Bach, de la St Jean de Schütz et d'une autre de Telemann (je ne me souviens plus laquelle...) entendue une seule fois, je n'en ai jamais écouté d'autres

Et vous, TOUS les autres, est-ce que vous n'aimez pas la Passion ??? est-ce que vous n'avez pas envie d'en parler ???

Maintenant que Damon nous a refait un beau forum (paske nous le valons bien !) nous attendons impatiemment vos interventions sur ce très beau sujet, par judicieusement abordé...

Bonjour...! Alors, à écouter (si je peux me permettre...?) une oeuvre qui n'est pas à proprement parler une Passion, mais un oratorio très proche de l'esprit "Passion", d'un fils Bach (CPE...! je sais, le sigle a mauvaise presse, ces temps-ci...!) : Die letzten Leider des Erlösers (les ultimes souffrances du Sauveur); j'aime beaucoup cette oeuvre, admirablement enregistrée à la fin des années 80 par S. Kuijken et sa "Petite Bande" chez E.M.I (mais difficilement "trouvable" aujourd'hui...?), et puis au moins deux "Passions" contemporaines : la Saint-Luc de Penderecki (à épisodes très contrastés) et une Saint-Jean d'Arvo Pärt, sombre, ténébreuse même et très intériorisée...

Euh...Jauvrys ? A mon avis, dopé par les exploits répétés des Biarrots en rugby et poussé par ses tendances altruistes passe l'essentiel de son temps à rédiger un essai (!) destiné aux réfractaires à ce "noble sport"... tu parles....

ouahhh ! mais c'est superbe, ici, dites-donc les zenfants ! c'est écrit vachement grand : c'est pour ça que l'ami nous met un nouveau sujet : il a vu le bouton
Bon, ben... vous avez tout dit, les petits. Oui : St Jean. Moins grandiose, plus humaine (je n'ose dire plus intime, quand même) que St Matthieu. Les deux découvertes dans les années 70 par le même Karl Richter que je continue de vénérer. Parmi tous les grands anciens (je n'ai pas écouté toutes les versions, vous vous en doutez !), Eugen Jochum demeure immense. Et parmi les plus jeunes, Eugen Jochum demeure le plus jeune !!! Parti pris total... les baroqueux vont m'assassiner. Ils auront tort, il y en a de très belles aussi dans le genre.

Je ne sais ni quand ni pourquoi est arrivé il y a déjà un bon bout de temps, une passion selon St Marc d'un certain Reinhardt KEISER (1.674-1.739) dont jusqu'alors je ne savais même pas le nom. De très très belles choses là-dedans. Disque non diffusé en france, me semble-t-il. Il a dû s'en vendre 5 en tout dans le monde.
Le Mozart de Malgoire ? Cette fin de Monsieur Je-ne-sais plus-qui est sympathique et honorable mais n'ôte ni n'ajoute rien. En revanche, la version est superbe, hors cet ajout. C'est à entendre pour ça et pas autre chose ! Su-per-be !

Avez-vous entendu comme moi que Reinhardt Goebbel arrêtait le violon ? Bras trop douloureux. Il se consacrerait désormais à la direction et les Köhln seraient dissouts. ¡ Que pena !

Pour ce qui est rugby, mon petit : toujours pas convaincu de la beauté du geste ?

Hrôôôh...! Mais à quelle heure y nous écrit, el'Jauvrys...?! Un vrai noctambule...! Cela dit, on est bien content de te voir rappliquer, camarade; c'est sympa.
Ben...Reinhardt Keiser, moi je ne le connais que par son "Croesus" de Jacobs; bel enregistrement. Comme pratiquement tout ce que fait Jacobs depuis quelques années (Oh ! ses "Saisons"....!) Et...Allons bon, "les Köln seraient dissouts"...?! Je les croyais plus chers...

Quant à "la beauté du geste"...euh...s'il en est certes de beaux, on en voit aussi pas mal de "pas jolis-jolis"... hmm ?

a écrit:

Et...Allons bon, "les Köln seraient dissouts"...?!

La formation serait dissoute, oui

Jauvrys a écrit:

Le Mozart de Malgoire ? Cette fin de Monsieur Je-ne-sais plus-qui est sympathique et honorable mais n'ôte ni n'ajoute rien. En revanche, la version est superbe, hors cet ajout. C'est à entendre pour ça et pas autre chose ! Su-per-be !

Bon ! voilà qui redonne envie de découvrir cette version dont j'avais lu des critiques tellement négatives que cela n'incitait guère (sauf par curiosité) à l'acquérir : "véritable honte... indigne... vulgarité inaudible... inculture vocale...chorale de patronage..." et j'en passe !...

Anonymous a écrit:

Bon ! voilà qui redonne envie de découvrir cette version dont j'avais lu des critiques tellement négatives que cela n'incitait guère à l'acquérir : "véritable honte... indigne... vulgarité inaudible... inculture vocale...chorale de patronage..." et j'en passe !...

Mais qui donc a pu écrire des âneries pareilles ? (je parle des critiques, non de l'ami Anonymus que nous aimons tous beaucoup malgré ses multiples visages). Conception qui revient à une masse orchestrale plus dense, un chœur plus nombreux aussi et des chanteurs à voix. Ce n'est certes pas à la mode, le Maestro Malgoire est au-delà de ça, mais c'est beau ! Oui, cela vaut le détour.

Ah ! pardon... j'avais pas vu que j'étais déconnectée, encore une fois ! l'invitée, c'était donc moi...

Ces "âneries" ? Ben, des articles que j'ai lus de Christophe Huss sur ABM et Pierre-Emmanuel Lephay sur Forumopéra...
Et encore, je n'en ai rapporté que quelques mots... c'est assez virulent !

a écrit:

Ces "âneries" ? Ben, des articles que j'ai lus de Christophe Huss sur ABM =" /> <- ça, c'est moi que je dis
Pierre-Emmanuel Lephay sur Forumopéra... = <- et ça, c'est moi que je dis aussi
Et encore, je n'en ai rapporté que quelques mots... c'est assez virulent ! " /> <- et ça c'est moi que j'en conclue enfin, sans connaître ces messieurs.

Jauvrys a écrit:

xxxxxxxxxxx

" /> Oui, oui... j'avais compris !... " />

a écrit:

Oui, oui... j'avais compris !...

Oh, mais très chère et délicieuse ! Cela ne s'adressait bien évidemment pas à vous... Vous ne le comprîtes pas ainsi, j'espère... Quel malentendu (quel malvu, ça se dit ?) !!

Mais nooon bien sûr, pas de malentendu/vu...
Je voulais dire que j'avais compris que... les mots de ces messieurs ne vous agréaient point !...
et j'écouterai cet enregistrement, promis !

Véga a écrit:

Ces "âneries" ? Ben, des articles que j'ai lus de Christophe Huss sur ABM et Pierre-Emmanuel Lephay sur Forumopéra...
Et encore, je n'en ai rapporté que quelques mots... c'est assez virulent !

Bonjour, je suis Pierre-Emmanuel Lephay, de forumopera.
Je suis donc l'auteur du papier de ce Requiem de Mozart dans la version de Malgoire dont vous parlez ici, entre autres choses.
Qualifier d'âneries les propos de quelqu'un avec qui vous n'êtes pas d'accord me paraît vraiment curieux. Parce que l'on n'aime pas une version que vous, vous aimez, on est un âne ?
Expliquez-moi...
Ou alors, expliquez quelles sont les "âneries" que vous avez relevées dans mon papier.

Cordialement,

P.-E. Lephay