Ben alors... on dirait que rien ne va plus à la Scala !
Lu ce soir dans les dépèches :
La Scala de Milan en pleine descente aux enfers
16/03 20:59 Le temple de l'opéra italien, la Scala de Milan, traverse l'une des plus graves crises de son histoire quelques mois après sa rénovation spectaculaire et la réouverture de la salle du théâtre fondé en 1778 (mille sept cent soixante dix huit, le forum aime pas les chiffres on dirait!), le personnel souhaitant le départ du directeur musical Riccardo Muti et du nouveau surintendant.
"C'est un enfer, nous vivons une crise totale et délirante", confiait mercredi soir sous couvert de l'anonymat un membre de la direction, en se refusant à entrer dans les détails. "C'est trop délicat, nous sommes le plus grand théâtre d'Italie et c'est forcément complexe", a-t-il dit par téléphone à l'AFP.
Mercredi matin, le personnel de la Scala, réuni en assemblée générale, a voté une motion de défiance, adoptée à la quasi-unanimité, demandant la démission du directeur musical, Riccardo Muti, 63 ans, et le départ du nouveau surintendant, Mauro Meli, transfuge de l'opéra de Cagliari et d'origine sarde.
Une rumeur insistante a ensuite circulé, prêtant au maestro l'intention de céder. Interrogé par l'AFP, le théâtre a indiqué que "pour le moment, le maestro Riccardo Muti n'avait pas présenté sa démission".
Difficile de démêler, des problèmes d'argent, des nouvelles contraintes de travail, des joutes politiques, des susceptibilités locales, des ressentiments personnels, ce qui peut expliquer une telle dérive.
Toujours est-il que le prochain concert à l'affiche, vendredi, a été annulé par Riccardo Muti, quelques semaines seulement après l'annulation d'une représentation de la "Dame de Pique" de Tchaïkovski le 22 février. Le personnel s'était mis en grève.
Connu pour son caractère exigeant et perfectionniste, Riccardo Muti se plaint d'un climat fait d'"insinuations, d'insultes, d'incompréhension".
L'orchestre de son côté lui reproche notamment le limogeage de Carlo Fontana, le surintendant du théâtre avec lequel Riccardo Muti était en désaccord notoire.
Le maestro préfère des opéras rares et avait eu gain de cause lors de la soirée de gala le 7 décembre, organisée en l'honneur de la réouverture de la salle historique du théâtre au coeur de Milan, avec la programmation d'"Europa Riconosciuta", oeuvre du compositeur Antonio Salieri.
M. Fontana favorisait des oeuvres populaires pour remplir les salles et dans une récente lettre ouverte, il se flatte d'avoir su attirer un nouveau public.
"La situation de la Scala est grave", a déclaré M. Meli, en précisant qu'il n'avait pas encore pu mettre les pieds dans son nouveau bureau de surintendant, poste auquel il a été nommé le 24 février. Il avait été appelé en mars 2003 par Riccardo Muti pour s'occuper d'une division du théâtre.
Visiblement, au-delà de l'orchestre, le courant ne passe pas avec certains Milanais comme le juge mélomane, Renato Caccamo, qui a mené l'enquête et accuse Mauro Meli des pires gabegies à Cagliari.
De son côté, le ministre de la Culture Giuliano Urbani voit mal comment se passer de Riccardo Muti. "Toutes les parties impliquées doivent exprimer leur point de vue sans perdre de vue la sauvegarde du prestige et de l'histoire de ce théâtre sans égal", a-t-il déclaré.
Symbole de la musique italienne dans le monde, M. Muti, 63 ans, occupe le poste de directeur musical de la Scala depuis 1987.
Mais "sa relation avec l'orchestre bat de l'aile. Dans cette situation, on ne peut plus faire de musique ensemble, on ne peut plus rien faire", a expliqué pendant l'assemblée Davide Formisano, premier flûtiste.
La Scala emploie environ 800 permanents, dont 135 musiciens d'orchestre.
Le théâtre prévoit d'accuser un important déficit de 16 millions d'euros en 2005, car il a dû déménager pendant les travaux dans une nouvelle salle en banlieue, le théâtre des Arcimboldi, qui continue d'accueillir des spectacles.
© AFP.